De nombreuses tragédies ont été écrites tout au long de l’histoire et chacune reflète sa propre époque et le lieu dans lequel elle a été écrite. De nombreux universitaires considèrent que le travail épique d’Homère est le premier exemple de la tragédie grecque, dans lequel le héro, Ulysse, est confronté à une série de mésaventures. Mais l’écrivain tragique le plus connu reste William Shakespeare, a qui l'on doit notamment “Hamlet”, ou “Jules César” dans lesquels le héro meurt presque toujours à la fin de la pièce après avoir souffert et enduré de nombreux malheurs.
La tragédie grecque se concentre généralement sur un seul sujet et son intrigue, tandis que la tragédie anglaise (y compris l’œuvre de Shakespeare), a souvent plusieurs intrigues entremêlées par des pertes et souffrances communes
P. Bien que chaque œuvre tragique ait ses propres personnages et intrigues, il existe certains points communs qui peuvent s’appliquer de façon générale à ce genre littéraire. Une tragédie présente généralement un héro tragique (une personne ayant un statut social élevé) souffrant d’une chute sociale ou mourant en raison de ses actions ou inactions, ou un bouc émissaire (une personne au statut social moindre) se retrouvant involontairement mêlé à des circonstances tragiques dépassant son propre contrôle On retrouvera dans la plupart des tragédies l’un ou l’ensemble des personnages suivants
Le protagoniste : le personnage principal qui est presque toujours un héro tragique.
L’antagoniste : un autre personnage qui s’oppose au protagoniste (généralement un personnage malveillant, mais ce n’est pas toujours le cas).
Les fleurets/les compagnons : ce sont les personnages secondaires, souvent associés au protagoniste ou à l’antagoniste, qui révèlent certains aspects complexes des personnages principaux.
Les personnages de réserve : ils sont souvent utilisés pour exagérer ou approfondir certaines caractéristiques de la tragédie.
Le narrateur/le chœur : il n’est pas présent dans toutes les tragédies, mais est souvent un personnage clé de certaines œuvres, utilisé pour communiquer directement avec l’audience.
Analysez la figure du héro tragique. Chaque tragédie a presque toujours un héro tragique. Dans les premières tragédies grecques, le héro était souvent un dieu, mais à mesure qu’évolua ce genre, le héro tragique devint progressivement un guerrier ou un roi/une personnalité politique. La règle générale s’appliquant aujourd’hui au héro tragique est qu’il doit être moralement fort et puisse être admiré par l’audience ou le lecteur
Le héro tragique doit être confronté à des difficultés (qu’on appelle également “hamartia” ou “erreur tragique”) qui sont souvent le résultat de l’hubris/l’arrogance du personnage (qui s’apparente souvent à la fierté, bien que cela puisse se confronter à des limitations culturelles ou éthiques).
Le héro tragique se rend généralement compte par lui-même ou est informé de son destin tragique (appelé l’”anagnorisis”). À ce moment de l’intrigue, il sait qu’il ne pourra plus revenir en arrière et qu’il doit laisser le destin suivre son cours.
Le plus important est que votre héro puisse inspirer la pitié. La raison de cette pitié est qu’il est destiné à subir ces revers du destin alors que l’audience ou les lecteurs seraient heureux ou soulagés qu’un méchant subisse cette mauvaise chance. La véritable tragédie se fonde sur le fait que nous pourrions tous subir ce mauvais sort et que la chute du héro fonctionne en quelque sorte pour purger l’audience de ces émotions négatives.
Étudiez la structure de l’intrigue tragique. Comme le fait que toute tragédie aura un personne unique correspondant à une forme de “standard’ du genre, l’intrigue peut également être originale tout en correspondant à une structure commune à la tragédie. Voici les éléments essentiels de la tragédie
L’exposition : cette partie permet de donner les informations essentielles à la compréhension de l’intrigue. Elles peuvent être données dès le début de l’histoire ou tout au long de l’intrigue à travers des dialogues ou des soliloques.
Le conflit : la tension monte à la suite d’un conflit, généralement entre le héro et lui-même ou bien entre le héro et un environnement spécifique, des forces naturelles ou un groupe.
Le point culminant : c’est le moment de la pièce durant lequel la tension ne peut être renversée et où les événements ne peuvent conduire qu’à un ou deux résultats potentiels.
La résolution ou le dénouement : il s’agit du dénouement de la tension initiale, généralement suite à la mort d’un ou plusieurs personnages.
Identifiez les différentes intrigues tragiques. La structure de l’intrigue tragique repose généralement sur 3 formes communes
L’intrigue culminante : la tension monte jusqu’à un point culminant avant sa résolution, au sein d’une structure qui est souvent linéaire et met en avant la conséquence des actions des personnages.
L’intrigue épisodique : elle est souvent composée de plusieurs scènes courtes et fragmentées dans lesquelles plusieurs personnages et actions doivent refléter les différentes facettes du genre humain.
L’intrigue illogique : des événements incohérents dans lesquels on retrouve des personnages existentiels et sous-développés s’adonnant à des activités futiles afin de mettre en avant l’absurdité de l’existence.